- Titres des fascicules : Entretiens / Le design comme prudence, séminaire / Poussées techniques, conduites de découverte / Société, services, utilités / Travailler pour nous / Vitrines, signaux, logos
Première présentation
- « À quoi tient le design », cette phrase est dite d'abord pour affirmer que le design fut une attitude historiquement décidée à l'articulation des XIXe et XXe siècle au sein même de la société industrielle. Mais celles et ceux qui aujourd'hui entreprennent d'inscrire quelque chose de leur personne et de leur existence au nom du design tiennent-ils toujours à cette attitude ? Leur paraît-elle seulement plausible ? Ce qui procéda certes d'un élan et d'une conviction, mais sut aussi marquer l'époque de quelques faits décisifs (accrochés à la mémoire en tout cas, comme le Bauhaus) est peut-être en train de perdre quelques traits essentiels de son caractère. Peut-être sommes-nous à un tournant, mais peut-être seulement. Faut-il se presser de conclure sur ce point ? Rien n'est moins sûr. En étudiant, par divers biais et de diverses manières les engagements du design historique, ce livre doute qu'une autre époque nous concerne substantiellement. « À quoi tient le design » n'est donc pas exactement – ou pas seulement – une affaire d'histoire. Même sans savoir précisément en quoi, attendant sans doute une philosophie à la fois précise et inquiète quant à ce qui se joue, nous tenons encore à ce à quoi le design a tenu, nous sommes toujours concernés par ses conditions de possibilité. Aux poussées techniques industrielles qui motivèrent autrefois le design se sont substituées des poussées techniques qui n'ont pas la même nature matérielle. Mais ce sont toujours des poussées techniques, et prises comme avant dans une économie. Si le design tient, c'est, ce sera pour qu'elles ne soient pas seulement ainsi prises, mais pour qu'elles parviennent à un mieux naguère appelé « forme » et qu'ainsi parvenues, elles prennent davantage d'allure.
Autre présentation
- À quoi tient le design est un ensemble de textes à dimension philosophique. Ensemble articulé certes, articulable encore : la composition en fascicules non numérotés, la répartition même des textes au sein de chacun autorisent des cheminements de lecture variés, des compositons diverses. Ensemble, donc, et non système. Il ne s'agit pas de produire sur le design un traité qui saurait de quoi il est question. Si philosophie il y a, c'est en tant que des concepts pertinents doivent être cherchés. La philosophie interroge plus qu'elle ne sait. L'ambition, ici, n'est pas de dire le design comme s'il ne savait pas ou n'avait pas su se dire mais de se poser des questions avec son expérience historique comme référence. Elle est de prendre ou de reprendre un certain nombre de notions pour les évaluer depuis cette expérience. Ainsi pour les notions de service, d'utilité, de vécu, de technique.
- Elle est aussi de faire un certain tri – une critique – dans la philosophie même accumulée au cours des temps. Un même philosophe peut être secours (Aristote quand il traite de la prudence par exemple, ou de l'utile) et empêchement (le même quand il en visage la technique depuis la distinction entre moyens et fins).
- Elle est encore de trouver des connexions étonnantes, entre le signal de la signalétique et celui de l'angoisse par exemple.
- Elle est enfin, tout de même, de faire des suggestions de pensée à ceux - nous - que le design intéresse.